Aux origines du cinéma d’animation

Posted by Publié par Dje

1 - LE CINEMA D'ANIMATION

Avec l’invention du cinéma, l’idée d’animer des dessins, des découpages ou des objets en trois dimensions prend forme dans l’imagination des réalisateurs du début du XXe siècle.
A l’origine du cinéma d’animation, on retrouve plusieurs appareils de provenances différentes, mais qui utilisent tous ce principe de persistance rétinienne : le phénakistiscope, les livres animés (petits fascicules à plier et relier soi-même), qui, quand on les feuillette à bonne vitesse, reproduisent un mouvement fluide), la lanterne magique. La filiation avec ces appareils est particulièrement évidente dans le dessin animé.
Les personnages et les décors étaient dessinés sur le même papier, ce qui obligeait à redessiner le décor à chaque étape de l'animation. Le système du papier déchiré (slash system) employé dans la plupart des dessins animés des années vingt permettait des économies certaines en réalisant un trou dans le décor et en positionnant en dessous l’animation des personnages. Cette technique limitait tout de même les mouvements du personnage à une zone du décor complètement blanche.
Puis est venu le celluloïd : chacune des 24 images par seconde sont dessinées séparément, mais décalquées, sur des feuilles transparentes, puis empilées et feuilletées avec le pouce pour vérifier la fluidité et le bon enchaînement des mouvements.
C’est là la particularité du cinéma d’animation, quelle que soit la technique adoptée : chaque image est « photographiée » séparément au moyen d’une caméra spéciale, puis insérée dans la séquence d’un mouvement.

À ses débuts, l’animation était principalement projetée dans les salles de cinéma, sous forme de courts métrages. Les dessins animés étaient alors projetés à une vitesse de 16 images par seconde pour les films muets, et ensuite à 24 images par seconde (vitesse de défilement standard du film sonore).

2 - LES GRANDS NOMS DU CINEMA D'ANIMATION

Le premier dessin animé cinématographique est Fantasmagorie du Français Émile Courtet (dit Émile Cohl), projeté pour la première fois le 17 août 1908 au Théâtre du Gymnase à Paris. Il amène ensuite ses techniques aux États-Unis à partir de 1912 où il travaillera pour les studios de Fort Lee, non loin de la ville New York.

Winsor McCay se lança lui aussi dans la réalisation de dessins animés et présenta Gertie the Dinosaur en 1914. Il aurait fait le pari d’être capable de faire un dessin animé seul avec trois amis. Le dessin animé est certainement la branche de l’animation qui a connu le plus gros succès populaire, dû notamment à quelques animateurs de renommée mondiale : Walt Disney, Tex Avery, auteurs pour l’un de Mickey Mouse et Donald Duck, et pour l’autre de Droopy, de Daffy Duck, de The Wolf.

En Europe, on compte également d’excellents auteurs de dessins animés comme Julius Pinschewer, Bruno Bozzetto (La Linea), Jiří Trnka, John Halas, qui ont pris d’autres directions que les Américains cités plus haut, mais toujours avec la même technique : les prises de vue image par image.

3 - L'EVOLUTION DES TECHNIQUES DANS LE CINEMA D'ANIMATION

Le cellulo

Émile Reynaud et Émile Courtet avaient trouvé différents moyens artisanaux de superposer personnages et décor, mais ces techniques n'étaient pas adaptées pour une industrialisation du cinéma d’animation.

John Randolph Bray (producteur) et Earl Hurd inventent en 1914 la technique du cellulo qui révolutionne le dessin animé industriel dans les années 1930. En utilisant une feuille d'acétate transparente sur lequel les personnages ou objets animés sont dessinés, puis coloriés, on permet la superposition avec le décor qui restera sur papier, sauvant ainsi bien du temps. Il fut utilisé par la majorité des studios depuis cette époque jusqu'au passage à la composition numérique.

En 1920, Bray fut le premier à présenter un film d'animation tourné avec une pellicule couleur: The Debut of Thomas Cat. La cherté et la fragilité du procédé ne permit toutefois pas de généraliser cet essai avant les années 1930.

Le rotoscope

Max Fleischer inventera également un dispositif permettant d’économiser beaucoup de temps. Le rotoscope est un outil permettant d’afficher une image à la fois d’un film de prises de vues réelles sous une table munie d’une vitre. En déposant une feuille sur cette vitre il devient possible de copier chaque image et ainsi de pouvoir rapidement tracer le contour d’un acteur pour reproduire un mouvement complexe en animation. Ce procédé est nommé rotoscopie.

Le « Studio system »

C'est un peu plus tard au début du XXe siècle (à préciser, mais vers 1930), que le « Studio system » est développé aux États-Unis par les frères Fleischer et John Randolph Bray pour la production de dessins animés pour l'armée américaine.

En effet, suite au naufrage du Lusitania, coulé par un sous-marin allemand, l'Amérique s'engage dans la Première Guerre mondiale sans préavis. Il lui faut donc former très rapidement des soldats à diverses manœuvres. C'est alors que J.R. Bray, avec « la patte » des frères Fleischer - précurseurs indéniables des techniques de l'animation moderne - a l'idée d'utiliser l'animation pour accélérer cette formation militaire. On dit qu'« un dessin vaut mieux qu'un long discours », lorsqu'il est animé, c'est encore plus vrai. Il perçoit donc des fonds de l'état-major de l'armée pour développer cette technique et la mettre en œuvre le plus rapidement possible.

Le principe est simple. Diviser le travail en plusieurs sections indépendantes un peu à la manière d’une chaîne de montage. Ainsi, au lieu de faire une animation en entier, chaque personne occupe un poste précis. Parmi ceux-ci ce trouve; les animateurs, les « cleaners » pour la mise au propre des dessins, les coloristes, les caméramans, etc.

Les résultats sont là, et le tour est joué. Après la guerre, et même durant, le studio Fleischer naît, et va poursuivre l'aventure en produisant plusieurs films et séries d'animation : Koko le Clown, Betty Boop, Popeye the Sailor Man, Superman. Ils seront même les premiers à produire un long métrage - Les Voyages de Gulliver. Ce film ne sortira qu'en 1939, car privés des droits d'exploitation du Technicolor acquis par Walt Disney pour la sortie de Blanche-Neige et les Sept Nains en 1937, les Fleischer doivent utiliser une autre technologie, le Stéréo Color. La synthèse des couleurs est moins précise, ce qui a pour conséquence de forcer les rouges vers le carmin (limite marron).

L'animation 3D numérique

La premiere animation 3D a été créée dans les années 60. Cette animation mettais en vedette une main gauche. La compagnie Pixar a révolutionnée l'animation 3D et à quasiment fait disparaitre l'animation 2D dans la fin des années 90 début 2000 avec les films qui ont eux de gros succès tels que : Toy's Story (1995), Les 1001 Pattes (1997), Toy's Story 2 (1999) et bien d'autres.

4 - LES LONGS METRAGES D'ANIMATION

Les premiers long métrages d'animation furent crée en Argentine, dès les années 1910 avec El Apóstol en 1917 et Sin dejar rastros, en Europe, il fallut attendre 1926 pour voir le premier long métrage d'animation avec Les Aventures du prince Ahmed, réalisation allemande de Lotte Reiniger utilisant la technique du papier découpé. L'URSS innova en 1935 avec Le Nouveau Gulliver, mêlant prise de vue réelle avec acteur et marionnettes articulées, cette qui fut un succès international. Deux ans après, en 1937, le succès de ce long métrage incita différents réalisateurs internationaux à animer des longs métrages ; Die sieben Raben film de marionnettes allemand, Blanche-Neige et les Sept Nains dessin animé de Walt Disney, puis Le Roman de Renard (film) de Ladislas Starewitch, réalisé en France. En Asie, le premier long métrage d'animation fut La Princesse à l'éventail de fer, dessin animé réalisé en Chine, sorti en 1941.